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L'agoraphobie : définition, causes et traitements

31 mars 2022
Rédigé par Virginie Mathieu Virginie Mathieu
Vérifié par Élodie Guichart-Gomez Élodie Guichart-Gomez

À l’époque de l’Antiquité, Phobos était la déesse grecque de la peur. Les Grecs lui faisaient des offrandes avant de partir en guerre pour ne pas ressentir la peur de combattre. Le mot agoraphobie tient son origine du grec Phobos (φόβος), la peur incontrôlée et irrationnelle, et de agorá (ἀγορά), place publique, assemblée. Les personnes atteintes d’agoraphobie ressentent une angoisse intense à l’idée même de se rendre dans un endroit public, un espace non familier, ou au sein d’une foule. Le patient craint de ne pas pouvoir s’échapper ou trouver de l’aide en cas de problème.  

Diagnostiquée dès le 19ᵉ siècle, elle touche aujourd’hui près de 3% de la population française. Comment reconnaître l’agoraphobie ? Comment la soigner ? Explications sur cette anxiété handicapante qui incite certains patients à ne plus sortir de chez eux. 

Description de l’agoraphobie

Une personne souffrant d’agoraphobie ressent une peur panique à l’idée de quitter son domicile et de se retrouver dans un endroit public fréquenté, loin de son périmètre de sécurité. Parmi les lieux agora phobogènes, on retrouve : 

  • les grands magasins et centres commerciaux ;
  • les moyens de transport empruntés seul : bus, train, avion ;
  • les lieux très fréquentés comme les rues piétonnes commerçantes en centre-ville ;
  • les espaces ouverts comme les parkings, les marchés, les ponts ;
  • les espaces clos comme les théâtres, cinémas, bars, etc ;
  • les foules et les files d'attente.

Les personnes atteintes de ce trouble ont généralement peur de ne pas pouvoir en sortir en cas de problème et ne pas trouver l’aide. Sont inclus aussi les angoisses de paraître ridicules et que les personnes autour ne comprennent pas la gravité de la situation. Les personnes âgées qui en souffrent peuvent angoisser à l’idée d’être victimes d’incontinence en public ou de tomber et ne pas trouver de l’aide pour se relever. 

Les causes de l’agoraphobie

L'agoraphobie survient généralement à la fin de l'adolescence et avant l'âge de 35 ans. Elle se manifeste souvent après un traumatisme important comme un deuil, une séparation ou la perte d'un emploi. 

Les personnes ayant un parent atteint de cette forme d'anxiété ont 8 fois plus de chances de développer de l'agoraphobie. Un facteur héréditaire est donc démontré, notamment par certaines études menées sur des jumeaux qui ont prouvé que le facteur héréditaire ne pouvait pas être ignoré. 

L'éducation joue également un rôle prépondérant dans le développement de la maladie. Des parents surprotecteurs, présentant des craintes perpétuelles de ce qui pourrait arriver à leur enfant à l'extérieur, favorise ou aggrave l'agoraphobie.

Il existe également des traits de personnalité qui semblent représenter une prédisposition à cette anxiété. La passivité, les interprétations catastrophistes (toujours envisager le pire) et la dépendance en font partie. 

Quels sont les symptômes de l’agoraphobie ?

L'agoraphobie s'accompagne de l'activation des signaux d'alarme et qui préparent le corps à affronter un danger grave et imminent. On observe les symptômes suivants: 

  • palpitations, accélération du rythme cardiaque ;
  • transpiration abondante ;
  • tremblements musculaires ;
  • sensations d’étouffement ou impression de manquer d'air ;
  • sensation d’étranglement ;
  • Douleur ou gêne thoracique ;
  • Nausées ou maux de ventre
  • vertiges ou impression d’évanouissement ;
  • sensation d’instabilité ;
  • frissons ou bouffées de chaleur ;
  • engourdissements ;
  • sentiments d’irréalité ou dépersonnalisation (détachement de son propre corps),
  • peur de perdre le contrôle ou de "devenir fou" ;
  • peur de mourir.

Quand consulter : les signes qui doivent alerter

L'agoraphobie est caractérisée par les techniques d'évitement. Les personnes qui en sont  atteintes feront tout ce qu'elles peuvent pour éviter les situations sources d’angoisse. Elles auront tendance à restreindre les déplacements au seul périmètre de sécurité. Si parfois elles doivent se faire violence et se forcer à affronter le monde extérieur (besoin de faire des courses, nécessité d’aller au travail, etc.), elles subissent une grande anxiété qui peut s’accompagner de crises de panique. Si l’idée même de sortir de chez soi est source d’angoisse, il est fortement recommandé de consulter. Il est à noter qu’éviter de sortir de chez soi renforce les crises et l’isolement. 

La présence d'au moins 4 symptômes cités ci-dessus doit amener à contacter son médecin pour faire un bilan complet.  

Personnes à risque

Les femmes sont 2 fois plus touchées que les hommes. En général, le trouble apparaît vers 20 ans. 

Facteurs environnementaux

La dépendance et la consommation d’alcool, de drogues, favorisent l’apparition de l’agoraphobie. Une mauvaise hygiène de vie avec manque de sommeil, stress intense et surmenage sont des facteurs aggravants. 

Comorbidités

L’agoraphobie peut être accompagnée de comorbidités : troubles anxieux, anxiété sociale, troubles paniques, syndrome post-traumatique et dépression notamment.  

Traitements

Après un bilan complet, le médecin peut prescrire un traitement à base de médicaments psychotropes (benzodiazépines puissantes et antidépresseurs). De bons résultats ont été observés, cependant les médecins ont constaté certaines rechutes suite à l’arrêt du traitement.

La psychothérapie cognitivo-comportementale peut également être proposée au patient. Une amélioration de 75% à 90% a été observée grâce à cette thérapie. Elle obtient donc d'excellents résultats, tant que le patient reste disponible et assidu.

Agoraphobie - infographie

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