Maux de tête, sensations de malaise, affolement du rythme cardiaque sont quelques-uns des nombreux effets négatifs que peut avoir l’anxiété sur le corps humain. Une personne, sujette à de fréquentes crises d’angoisse, peut rapidement penser que celles-ci sont au cœur d’absolument tous ses maux. Mais qu'en est-il des oublis : ce rendez-vous oublié, l’endroit où sont rangés les plats à tarte ou encore le nom de ce cousin éloigné, que l’on a même plus sur le bout de la langue. Y a-t-il des liens entre l’anxiété et la perte de mémoire ? Et si oui, quel est le rôle de l’anxiété dans les troubles de la mémoire ?
Pour déterminer la relation qui existe entre les deux, il faut se pencher préalablement sur plusieurs sujets. D’abord connaître un certain nombre de mécanismes naturels qui surviennent lorsque l’on est sujet à des angoisses répétées. Ensuite, comprendre comment fonctionne la mémoire et enfin, établir le lien entre les deux.
L’anxiété place le cerveau en état d’alarme : il interprète les pensées anxieuses comme un signe de péril imminent. Cette réaction est un élément clé de notre survie en tant qu’espèce. Depuis toujours, elle nous permet de faire face aux dangers ou à les fuir, peu importe que ces dangers soient réels ou issus de nos craintes.
Il est alors temps pour le cerveau d’initier des mesures d’urgence : il renforce immédiatement son activité et fait grimper les niveaux de cortisol et d’adrénaline. Dans le reste du corps, la pression sanguine et le pouls augmentent, tout comme la respiration et l’acuité sensorielle.
Malheureusement, les angoisses, quand elles se multiplient, déclenchent cet état d’alarme régulièrement. Et cela a des conséquences : le corps paye le prix fort et les effets indésirables se cumulent.
Le cerveau rongé par l’anxiété va ruminer ses pensées négatives. Cela aura pour conséquence de perturber le rythme de sommeil. Le résultat ? Un repos de mauvaise qualité, voire des insomnies.
Hélas, les effets pernicieux ne s’arrêtent pas là. Des chercheurs du Sleep and Neuroimaging Laboratory de l’Université de Californie, ont découvert que le manque de sommeil conduisait à une hausse des niveaux d’anxiété. Selon l’étude « la perturbation du sommeil peut contribuer au maintien et/ou à l’exacerbation de l’anxiété par son impact sur la fonction cérébrale anticipatrice. »
Par conséquent, l’anxiété mène à un manque de sommeil, qui, de son côté, alimente l’anxiété. C’est un cercle vicieux.
Ce n’est pas une tâche facile que de maintenir sa concentration. Chaque distraction constitue un frein potentiel à celle-ci : quelqu’un qui nous parle, le bruit de la sonnette d’entrée, l’arrivée d’une notification soudaine, etc.
Les pensées parasites persistantes, angoissantes et préoccupantes agissent de la même manière et deviennent alors autant d’obstacles à la concentration de l’esprit anxieux. En plus du bruit de fond mental constant, les manifestations physiques de l’anxiété s’ajoutent à ces nuisances.
Pour appréhender les effets de l’anxiété sur la mémoire, il faut comprendre le fonctionnement de cette dernière.
La mémoire à long terme permet de retenir des informations sur un laps de temps extrêmement long. Ce processus de rétention se déroule en trois étapes distinctes : d’abord encoder les informations (entrer en contact avec ces nouvelles données pour la première fois, sollicitant au passage la mémoire à court terme) ensuite, les stocker (se les répéter pour tenter de les mémoriser) et enfin les restituer (s’en souvenir et être capable de les utiliser sans limites de temps).
La mémoire à court terme (que l’on nomme également « mémoire de travail ») est celle que l’on emploie pour retenir une quantité limitée d’informations dont on a généralement un besoin immédiat et limité dans le temps. Une fois ce délai passé, les informations exploitées par la mémoire à court terme sont soit stockées en vue d’être utilisées par la mémoire à long terme, soit finissent par disparaître. On va y recourir pour se rappeler le code wifi qu’on vient juste de nous révéler, pour se souvenir de la couleur du manteau de cet ami que l’on a croisé il y a un instant, etc.
La personne anxieuse va parfois avoir l’impression qu’elle a oublié certaines choses. En vérité ce n’est pas un souci d’oubli, mais plutôt d’absence d’apprentissage.
Cela ne sera d’ailleurs une surprise pour personne : la fatigue provoquée par l’anxiété et le manque de sommeil vont poser un problème majeur à l’assimilation des faits nouveaux. Elle sera un frein à l’encodage des informations par la mémoire à court terme. Il en sera de même pour les difficultés à se concentrer, car le cerveau se trouve dans l’obligation de traiter simultanément ce qu’il essaie de retenir et les pensées parasites nées des angoisses.
Nous avons vu jusque là que les conséquences de l’anxiété menaient aux soucis de mémoire. Mais de nombreuses études nous ont montré que cela va bien plus loin que ça.
Publiée dans l’International Journal of Geriatric Psychiatry, une étude a révélé que le trouble anxieux est intimement lié à la perte de mémoire. Selon elle, l’anxiété est probablement un prédicteur précoce d’un futur déclin cognitif, voire d’une future déficience cognitive.
D’autres études ont démontré des liens entre anxiété et détérioration de mémoire. L’une d’elles a conclu que « des niveaux élevés d’anxiété réduisent à la fois la capacité de stockage et de traitement de la mémoire de travail ».
Et ce n’est pas tout. Selon les chercheurs « L’anxiété pathologique et le stress chronique entraînent une dégénérescence structurelle et une altération du fonctionnement de l’hippocampe et du cortex préfrontal ». Or, l’hippocampe joue un rôle clé dans la mémorisation des informations.
Ceci dit, la situation n’est pas forcément définitive. Selon les mêmes chercheurs, les interventions pharmacologiques (par exemple, les antidépresseurs) et non pharmacologiques (thérapie cognitivo-comportementale, exercices physiques) peuvent inverser ces dommages cérébraux.
Il existe un lien ténu entre anxiété et perte de mémoire.
Le manque de sommeil et de concentration engendrés par l’anxiété nuit à l’acquisition de nouvelles informations. L’anxiété peut même mener à une dégénérescence du cerveau, soignable grâce à la thérapie.
À la lumière de ces observations, on arrive à la conclusion qu’en traitant l’anxiété on peut atténuer les soucis de perte de mémoire.
Se débarrasser de ses angoisses est difficile. Heureusement, il existe plusieurs méthodes pour entamer son voyage sur le chemin de la guérison. Chacun pourra essayer celle qui lui correspond le mieux. Pour ce faire, nous proposons à nos lecteurs de consulter, dès aujourd’hui, toutes nos solutions pour traiter l’anxiété.