L'anxiété de séparation est courante chez les jeunes enfants, marquant une étape normale de leur développement. Elle se manifeste par une angoisse lors de la séparation d'avec leurs figures d'attachement, comme les parents. Si cette anxiété persiste chez l'adulte, elle peut être le résultat d'un trouble non traité durant l'enfance. Souvent enracinée dans la petite enfance, elle peut être exacerbée par des événements traumatiques ou une surprotection parentale. Comprendre et traiter ce trouble est essentiel pour le bien-être de l'individu.
Il est normal que les jeunes enfants ressentent une certaine angoisse au moment de se séparer de leurs parents. Ce processus fait partie des différents stades de développement. En effet, le bébé crée un lien fort et apaisant avec sa mère tout au long de son évolution. Selon le livre de Daniel Bailly La peur de la séparation. De l’enfance à l’âge adulte, « l’angoisse de séparation développementale constitue une donnée normale, obligatoire et attendue chez tout enfant ». Mais, cet hyper attachement n'est pas voué à perdurer sur le long terme : le petit devra se détacher progressivement et prendre son indépendance. Lorsque la détresse persiste, l'individu peut transformer ses craintes en véritables crises d'angoisse. Certaines personnes vont reporter leur mal-être sur leur partenaire, craignant que quelque chose de grave lui arrive s’ils sont désunis. Comment se manifeste concrètement l’anxiété de séparation ? Qui est concerné ? Éléments de réponse pour mieux comprendre ce trouble qui prend ses origines dans la petite enfance.
Le trouble de l’anxiété de séparation est caractérisé par une angoisse excessive d'être séparé de la maison ou de ses figures d’attachement. On estime que ce comportement va au-delà des angoisses courantes lorsqu’elles dépassent 4 semaines pour un enfant et 6 mois pour les adultes.
L’angoisse de séparation fait partie du développement normal chez l’enfant qui apprend dans les premiers mois de sa vie à être séparé de sa mère, de ses parents, et à quitter momentanément le cocon de la maison. Il aura d’abord quelques difficultés à accepter que ce lien privilégié puisse temporairement être rompu, pour quelques minutes ou quelques heures. L’enfant pourra faire des crises d’angoisse de faible intensité, puis s’habituer, avant de s’adapter et comprendre que cette séparation n’est que temporaire. On estime qu'une anxiété disproportionnée persiste chez environ 4 % des enfants et des adolescents.
Chez l’adulte, l’anxiété de séparation résulte souvent d’un trouble non traité dans l’enfance et de ce fait, sera peut être plus complexe à prendre en charge. L’individu ressentira une peur panique, excessive et inappropriée, lorsqu’il se retrouvera seul, séparé de l’être aimé (conjoint ou progéniture).
Les causes de l’anxiété de séparation
L’anxiété de séparation prend souvent ses racines dans la petite enfance, parfois suite à un événement traumatique. L’éducation peut avoir un impact important sur le développement de cette maladie. Devant la détresse de leur enfant, certains parents vont recourir à des conduites d’évitement. Ils renoncent à leurs activités, cessent de sortir de la maison, cessent de faire garder l’enfant et de le laisser seul avec d’autres personnes. Ces agissements ne font que repousser le problème et empêchent l’enfant de prendre son indépendance. La surprotection favorise grandement ce trouble.
Au moment d’être séparé des figures d’attachement, ou en anticipation de la séparation, l’anxiété de séparation se manifestera de la façon suivante :
Les symptômes ressentis par l'individu atteint d'anxiété sont les suivants :
Si chez l’enfant, les crises d’angoisse et de panique persistent de façon excessive pendant plus de 4 semaines, il vaut mieux consulter un professionnel de la santé. En effet, il n’est pas conseillé de laisser cette anxiété s’installer sur le long terme, car elle peut nuire au développement et à l’autonomie de l’enfant. Si les manifestations suivantes sont observées durant un mois minimum, il est recommandé de demander un avis médical :
Au-delà des traumatismes qui peuvent créer des anxiétés évidentes, certaines études démontrent des points communs entre les enfants souffrant d’anxiété de séparation. Il peut s’agir d’enfants ayant été allaités de façon prolongée, ayant eu des difficultés élevées au moment du sevrage. Les troubles du sommeil reviennent régulièrement avec un enfant qui dort avec ses parents de façon prolongée, qui se réveille la nuit pour se glisser dans le lit des parents, ou qui a pris l’habitude de s’endormir avec ses parents avant d’avoir été couché dans son lit.
Certaines habitudes peuvent favoriser ce trouble, comme l’endormissement conditionné au biberon ou à la mise au sein, et ceci de façon prolongée.
Les cas de relation fusionnelle entre l'un des parents et l’enfant peuvent également être un facteur de risque.
Il est recommandé de consulter un pédopsychiatre pour effectuer un diagnostic et proposer des ateliers ou des exercices en famille fondés sur des rituels dans le but de rassurer l’enfant.