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Douleurs pelviennes comme symptômes de l’anxiété

12 avril 2022
Rédigé par Cécile Prunier Arnoult
Vérifié par Clara Soussi

Anxiété et douleurs pelviennes. Deux mots qui, de prime abord, sont sans lien apparent. Pourtant, bien que l’état anxieux touche en premier lieu le mental, ses symptômes physiques ne se font pas attendre s’il perdure dans le temps ou gagne en intensité. Entre sollicitations du système nerveux autonome, tensions musculaires et postures délétères, la corrélation entre ces deux termes pourrait alors s’avérer plus concrète qu’on ne le pense. Dans ce cas, quelle est la relation entre l’anxiété et les douleurs pelviennes ? 

Y a-t-il une relation entre l’anxiété et les douleurs pelviennes ? 

Comprendre comment l’anxiété agit sur le corps

Une réaction à la fois émotionnelle et physique

Bien qu’elle soit d’abord psychique, l’anxiété peut donner lieu à des symptômes physiques lorsqu’elle s’intensifie et se répète. L’état de tension, d’hypervigilance et d’inquiétude impacte alors plusieurs de nos organes ainsi que l’ensemble de notre organisme via la production d’hormones et neuromédiateurs. Sous l’action millimétrée et soigneusement orchestrée de notre système nerveux, notre physiologie, notre musculature et notre posture répondent à l’appréhension. Lorsque cette adaptation perdure, elle se transforme en déséquilibre, source de troubles et de pathologies organiques, fonctionnelles et musculo-squelettiques. Quand le corps souffre d'anxiété, c’est donc à la fois son métabolisme et sa biomécanique qui en pâtissent !

Les symptômes de l’anxiété

Selon le Vidal, les personnes anxieuses peuvent, entre autres, présenter les affections suivantes dans le thorax, l’abdomen et le pelvis : 

  • palpitations et tremblements ; 
  • douleurs musculaires ;
  • maux de ventre ;
  • diarrhée ou constipation ;
  • envie constante d’uriner ;
  • difficultés respiratoires générant une sensation d’étouffement.

Appréhender les liens entre l’état anxieux et les douleurs dans le petit bassin

Bien qu’elles soient chacune distinctement séparées, les cavités thoracique, abdominale et pelvienne s’influencent les unes les autres par l’intermédiaire des structures musculaires, ligamentaires, nerveuses et vasculaires qui les relient. Si tous ces symptômes ne concernent donc pas le petit bassin, chacun d’entre eux reste cependant susceptible de s’y répercuter par interrelation et interaction. C’est un point important lorsqu’on cherche, dans le cas de l’anxiété, quelles sont les causes des douleurs pelviennes. 

Quelles sont les douleurs pelviennes générées par l’anxiété ?

Un rappel d’anatomie pour savoir où se situent les douleurs pelviennes

La région pelvienne, aussi appelée petit bassin, correspond à la partie basse du bassin. Elle se loge entre le sacrum et le coccyx en arrière, le pubis en avant et les os iliaques sur les côtés, ces derniers s’articulant avec les fémurs pour former les hanches. Ce « pelvis minor » protège la partie terminale de notre appareil digestif (le rectum) ainsi que notre système urinaire et reproducteur. Il est délimité en haut par le péritoine abdominal et « fermé » en bas par le plancher pelvien, dont la tonicité et la souplesse assurent le bon fonctionnement et la bonne position des organes. 

Le bassin se compose des os iliaques sur les côtés qui forment le pubis en avant, ainsi que du sacrum et du coccyx en arrière.
Source : Otto Norin - Unsplash

Le pelvis est en relation directe avec la colonne lombaire et les articulations coxo-fémorales par de nombreux ligaments ainsi que par les muscles lombo-pelviens, ilio-psoas et fessiers. Quant aux quadriceps et aux adducteurs, ils le relient à nos genoux. Cette région, tel un pivot central, est donc soumise à la fois à l’influence de notre tronc, mais aussi à celle de nos jambes. C’est pourquoi les douleurs au bas du ventre se situent ou irradient au niveau : 

  • de l’articulation pubienne ;
  • du sacrum et de la pointe coccygienne ;
  • de la zone crurale (pli de l’aine) ;
  • des lombaires ;
  • du bas des muscles abdominaux ;
  • de part et d’autre des sphincters anaux et vésicaux ; 
  • de nos organes génitaux ;
  • de l’intérieur du petit bassin en profondeur vers les organes. 

Remarque : elles se déclenchent ou s’amplifient possiblement avec le sport, nos positions quotidiennes ainsi que pendant les rapports sexuels.

Les douleurs d’origine organique

Plusieurs atteintes des organes du petit bassin peuvent être associées à l’anxiété.

  • Selon le site Ameli, la constipation occasionnelle trouve quelquefois son origine dans les événements stressants. Lorsqu’elle dure dans le temps, elle est cependant rarement due à l’anxiété.
  • Le stress aigu et l’état anxieux influencent aussi l’apparition ou l'aggravation des symptômes de certaines pathologies digestives et altèrent la perméabilité intestinale. Dans le cas des maladies inflammatoires de l’intestin (Crohn, etc.), le dysfonctionnement immunitaire engagé dans la physiopathologie peut s’accroître sous l’action du cortisol (« hormone du stress »). Quant à l’altération du transit intestinal et colique induite par l’anxiété, elle provoque et entretient les crampes digestives spécifiques aux diarrhées aiguës et aux colopathies fonctionnelles ou ulcéreuses.
  • Certains troubles urinaires et génitaux sont susceptibles d’être liés à ces réactions émotionnelles : la rétention ou l’incontinence urinaire, l’urgence mictionnelle, la descente d’organe, etc. S’ils découlent parfois de l’anxiété, ils peuvent aussi l’induire à travers un sentiment d’isolement, de perte de contrôle et d’estime de soi.

Les douleurs provoquées par ces diverses affections organiques sont souvent ressenties de façon directe ou projetée dans la zone lombo-pelvienne, mais aussi au niveau des hanches et du haut des membres inférieurs. 

⏩ À lire aussi : la méditation pour soulager l’anxiété

Les douleurs musculaires

Le lien direct entre les dysfonctions des muscles du plancher pelvien et l’état anxieux n'a pas encore été mis en évidence. Une étude gynécologique a cependant révélé la corrélation entre ces deux affections. Ainsi, les personnes souffrant d’anomalie de fonctionnement de ce diaphragme pelvien seraient aussi souvent atteintes d’anxiété forte et prolongée. 

Ces douleurs dans le bas ventre pourraient apparaître en compensation d’une pathologie touchant les organes du petit bassin (vessie, utérus, vagin, rectum, prostate, etc.). Mais le stress et l’anxiété mettant tout le corps en état de crispation, les muscles du périnée pourraient aussi souffrir directement de tensions et de contractures douloureuses. 

L’importance de la posture

L’état anxieux induit aussi une adaptation posturale, souvent inconsciente. Dos voûté, épaules enroulées, allure repliée, fermée ou jambes croisées… Autant de positions qui viennent contraindre et comprimer la zone lombo-pelvienne, les hanches et les genoux ! À terme, l’enraidissement musculo-squelettique s’installe et s’accompagne d’une altération délétère des articulations ainsi que de la circulation sanguine et lymphatique. 

Les douleurs pelviennes relèvent parfois des symptômes physiques générés par l’anxiété. Souvent plurifactorielles, elles peuvent devenir une véritable source de souffrance au quotidien lorsqu’elles ne sont pas traitées. Leur corrélation n’est donc pas à prendre à la légère. Aussi, la consultation d’un médecin, d’un gynécologue ou d’un kinésithérapeute spécialisé en périnéologie peut s’avérer primordiale pour en définir précisément les causes et la prise en charge.

Douleurs pelviennes - infographie

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Les auteurs de cet article :
Cécile Prunier Arnoult
Cécile Prunier Arnoult, Rédactrice
Clara Soussi
Clara Soussi, Psychologue clinicienne et psychothérapeute
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