Anxiété et douleurs pelviennes. Deux mots qui, de prime abord, sont sans lien apparent. Pourtant, bien que l’état anxieux touche en premier lieu le mental, ses symptômes physiques ne se font pas attendre s’il perdure dans le temps ou gagne en intensité. Entre sollicitations du système nerveux autonome, tensions musculaires et postures délétères, la corrélation entre ces deux termes pourrait alors s’avérer plus concrète qu’on ne le pense. Dans ce cas, quelle est la relation entre l’anxiété et les douleurs pelviennes ?
Bien qu’elle soit d’abord psychique, l’anxiété peut donner lieu à des symptômes physiques lorsqu’elle s’intensifie et se répète. L’état de tension, d’hypervigilance et d’inquiétude impacte alors plusieurs de nos organes ainsi que l’ensemble de notre organisme via la production d’hormones et neuromédiateurs. Sous l’action millimétrée et soigneusement orchestrée de notre système nerveux, notre physiologie, notre musculature et notre posture répondent à l’appréhension. Lorsque cette adaptation perdure, elle se transforme en déséquilibre, source de troubles et de pathologies organiques, fonctionnelles et musculo-squelettiques. Quand le corps souffre d'anxiété, c’est donc à la fois son métabolisme et sa biomécanique qui en pâtissent !
Selon le Vidal, les personnes anxieuses peuvent, entre autres, présenter les affections suivantes dans le thorax, l’abdomen et le pelvis :
Bien qu’elles soient chacune distinctement séparées, les cavités thoracique, abdominale et pelvienne s’influencent les unes les autres par l’intermédiaire des structures musculaires, ligamentaires, nerveuses et vasculaires qui les relient. Si tous ces symptômes ne concernent donc pas le petit bassin, chacun d’entre eux reste cependant susceptible de s’y répercuter par interrelation et interaction. C’est un point important lorsqu’on cherche, dans le cas de l’anxiété, quelles sont les causes des douleurs pelviennes.
La région pelvienne, aussi appelée petit bassin, correspond à la partie basse du bassin. Elle se loge entre le sacrum et le coccyx en arrière, le pubis en avant et les os iliaques sur les côtés, ces derniers s’articulant avec les fémurs pour former les hanches. Ce « pelvis minor » protège la partie terminale de notre appareil digestif (le rectum) ainsi que notre système urinaire et reproducteur. Il est délimité en haut par le péritoine abdominal et « fermé » en bas par le plancher pelvien, dont la tonicité et la souplesse assurent le bon fonctionnement et la bonne position des organes.
Le pelvis est en relation directe avec la colonne lombaire et les articulations coxo-fémorales par de nombreux ligaments ainsi que par les muscles lombo-pelviens, ilio-psoas et fessiers. Quant aux quadriceps et aux adducteurs, ils le relient à nos genoux. Cette région, tel un pivot central, est donc soumise à la fois à l’influence de notre tronc, mais aussi à celle de nos jambes. C’est pourquoi les douleurs au bas du ventre se situent ou irradient au niveau :
Remarque : elles se déclenchent ou s’amplifient possiblement avec le sport, nos positions quotidiennes ainsi que pendant les rapports sexuels.
Plusieurs atteintes des organes du petit bassin peuvent être associées à l’anxiété.
Les douleurs provoquées par ces diverses affections organiques sont souvent ressenties de façon directe ou projetée dans la zone lombo-pelvienne, mais aussi au niveau des hanches et du haut des membres inférieurs.
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Le lien direct entre les dysfonctions des muscles du plancher pelvien et l’état anxieux n'a pas encore été mis en évidence. Une étude gynécologique a cependant révélé la corrélation entre ces deux affections. Ainsi, les personnes souffrant d’anomalie de fonctionnement de ce diaphragme pelvien seraient aussi souvent atteintes d’anxiété forte et prolongée.
Ces douleurs dans le bas ventre pourraient apparaître en compensation d’une pathologie touchant les organes du petit bassin (vessie, utérus, vagin, rectum, prostate, etc.). Mais le stress et l’anxiété mettant tout le corps en état de crispation, les muscles du périnée pourraient aussi souffrir directement de tensions et de contractures douloureuses.
L’état anxieux induit aussi une adaptation posturale, souvent inconsciente. Dos voûté, épaules enroulées, allure repliée, fermée ou jambes croisées… Autant de positions qui viennent contraindre et comprimer la zone lombo-pelvienne, les hanches et les genoux ! À terme, l’enraidissement musculo-squelettique s’installe et s’accompagne d’une altération délétère des articulations ainsi que de la circulation sanguine et lymphatique.
Les douleurs pelviennes relèvent parfois des symptômes physiques générés par l’anxiété. Souvent plurifactorielles, elles peuvent devenir une véritable source de souffrance au quotidien lorsqu’elles ne sont pas traitées. Leur corrélation n’est donc pas à prendre à la légère. Aussi, la consultation d’un médecin, d’un gynécologue ou d’un kinésithérapeute spécialisé en périnéologie peut s’avérer primordiale pour en définir précisément les causes et la prise en charge.
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