La perte quotidienne d’environ 100 cheveux constitue un processus physiologique naturel et totalement banal. Cependant, des études scientifiques ont révélé qu’en période de stress, ce nombre pouvait tripler. L’état de tension psychique peut donc exercer une influence négative sur la sphère capillaire et intensifier ainsi encore plus les angoisses. Dans cet article, nous examinerons les mécanismes sous-jacents à cette interaction et nous présenterons des approches naturelles et médicales pour contrer ce phénomène.
Comprendre le lien entre le stress et la chute de cheveux
Le cycle pileux passe par trois étapes. La phase anagène est celle où il va croître, la période catagène est caractérisée par le repos ou l’arrêt de croissance. Enfin, durant le stade télogène, le cheveu va se détacher du cuir-chevelu et tomber. Il faut savoir qu’en temps normal, plus de 90 % de nos cheveux sont dans la première phase. Mais face à un stress important, plus de 30 % des follicules ne poussent plus ou entrent dans la dernière partie du processus capillaire. Ce phénomène porte le nom médical d’effluvium télogène.
Les mécanismes de la chute de cheveux liée au stress
La trichologie, spécialité de la dermatologie qui s’intéresse à la santé capillaire, a intensifié ses recherches sur la chute des cheveux. Elle a d’ailleurs souvent choisi d’analyser l’influence du stress. Parmi les principaux résultats issus de ces études, on peut citer :
- L’effet hormonal du stress : ce sont la prolactine, les catécholamines et le facteur de croissance nerveuse (NFG) qui interviennent pour réguler le cycle pileux. Or, ces mêmes hormones sont modulables par le stress selon Paus et Cotsarelis (1999). Ainsi, en cas de périodes de fortes pressions, il est logique qu’il y ait une perturbation du processus menant à une chute des cheveux.
- L’effet inflammatoire du stress : d’après Hadshiew et ses collaborateurs (2004), la baisse du rythme de croissance, le changement de la qualité des cheveux et leur chute sont en lien avec la réaction pro-inflammatoire induite par le stress. Ce serait le TNF-A, un médiateur d’inflammation qui provoque dans ce cas la précipitation des cheveux en phase télogène.
- L’effet du stress sur la vascularisation sanguine : le stress interfère avec l’irrigation sanguine au niveau des follicules pileux. Ceci empêche ces derniers d’avoir accès à un apport optimal en nutriments. Ils deviennent alors plus fragiles, fins et susceptibles de tomber.
Les facteurs aggravants de la chute de cheveux due au stress
Nombreux sont les facteurs susceptibles d’aggraver une chute de cheveux liée au stress. Parmi ces causes, nous pouvons évoquer :
- Une mauvaise alimentation : un apport alimentaire carencé en nutriments essentiels peut exacerber la chute. En effet, une nutrition équilibrée est essentielle pour une croissance saine des follicules pileux.
- Une perte de poids significative : qu’il soit dû à un régime ou à du sport intensif, l’amaigrissement entraîne une augmentation du nombre de cheveux qui tombent. Si c’est lié à une importante activité physique, cela peut être expliqué par l’épuisement des protéines normalement dédiées à la pousse capillaire. Celles-ci sont alors mobilisées pour renforcer les muscles.
- L’hérédité : le patrimoine génétique joue également un rôle déterminant. Si des membres de la famille ont été sujets à la chute de cheveux, il existe une probabilité accrue de prédisposition à ce phénomène.
- Un accouchement : la chute d’hormones, et principalement celle de l’œstrogène, constatée en post-partum ainsi que les nuits blanches ou trop courtes contribuent à une perte impressionnante de cheveux.
- Un dérèglement thyroïdien : la thyroïde a une fonction majeure dans la régulation du cycle pileux. Elle a aussi un impact sur la qualité de la fibre capillaire et sur le fonctionnement des glandes sébacées.
- Certaines maladies : le diabète, le lupus, l’anémie, les ovaires polykystiques ou encore la syphilis font partie des nombreuses pathologies qui ont un retentissement conséquent sur la santé capillaire.
- Une anesthésie générale : une opération lourde peut aggraver la situation via le ralentissement de la microcirculation au niveau du cuir chevelu.
- La prise de certains traitements médicaux : la chimiothérapie, les médicaments destinés à soigner la thyroïde et ceux qui luttent contre l’épilepsie, la dépression, l’excès de cholestérol ainsi que les pilules contraceptives sont parfois en cause.
Les solutions naturelles pour prévenir la chute de cheveux liée au stress
Des remèdes naturels et des techniques de gestion du stress permettent au sujet de mettre fin à la chute des cheveux en agissant aussi bien sur le cycle folliculaire que sur l’état mental.
Une alimentation équilibrée
Pour bien nourrir ses cheveux et leur éviter la chute, il est important de s’alimenter convenablement. Selon Rushton (2002), une alimentation saine est vivement recommandée et celle-ci doit fournir un apport notable en :
- Fer : cet élément se retrouve, entre autres, dans les palourdes, les huîtres, l’agneau, les haricots blancs ou de soja et le sésame.
- Lysine : cet acide aminé essentiel est en grande concentration dans la morue séchée, le bœuf, les lentilles, le parmesan…
- Zinc : les huîtres, le foie et l’épaule de veau, les germes de blé dur et les champignons shiitakés font partie des aliments qui en sont les plus riches.
Il est également capital de noter que pour que le régime alimentaire ait un effet anti-stress, il faut aussi qu’il ait une forte teneur en vitamine C, en magnésium, en Oméga-3 et en tryptophanes.
Les plantes et les huiles essentielles bénéfiques pour les cheveux
En phytothérapie, il existe des remèdes millénaires qui permettent de réduire ou de stopper la perte des cheveux.
- La poudre de bhringaraj ou de maca : cette plante ayurvédique a la vertu de freiner la chute et d’épaissir la chevelure. Il faut la mélanger à un peu d’eau et l’appliquer en masque sur le cuir chevelu.
- L’ortie : composée des vitamines A, B et C, de minéraux et d’acides aminés, elle combat la perte de cheveux, fortifie la fibre capillaire et améliore son élasticité. Elle peut être utilisée sous la forme d’infusion ou d’huile avec lesquels masser le cuir chevelu avant le shampoing.
- L’huile essentielle de cèdre de l’Atlas: assainissante grâce à sa teneur en carbures sesquiterpéniques et en cétones, elle limite la surproduction de sébum et diminue donc l’effluvium télogène. Ce qui est intéressant en utilisant ce type d’huiles, c’est qu’indépendamment des bienfaits des essences, le fait de faire un massage va obligatoirement stimuler à nouveau la microcirculation sanguine et améliorer la santé capillaire.
Les techniques de relaxation
Pour contrer une chute de cheveux induite par le stress, la gestion efficace de la tension psychique demeure incontestablement la meilleure démarche. Pour cela, nous recommandons :
- La relaxation progressive de Jacobson : il s’agit d’une technique qui se base sur la contraction et la décontraction des différents groupes musculaire du corps, de manière séquentielle, et ce, en allant du haut vers le bas ou dans le sens inverse. Elle produit rapidement un relâchement physique et psychologique.
- La méditation : cette pratique millénaire s’avère être une stratégie d’une grande efficience pour surmonter les maux contemporains. Axée sur la respiration et l’adoption d’une perspective bienveillante envers le quotidien, cette approche favorise la prise de distance vis-à-vis du présent et renforce les ressources mentales.
Les traitements médicaux contre la chute de cheveux due au stress
La greffe de cheveux n’est envisagée que dans les cas d’une véritable alopécie ou d’une calvitie. Pour ce qui est de la chute capillaire, réversible et due au stress, elle se soigne généralement par des traitements naturels, mais aussi par des médicaments et par les nouvelles technologies généralement utilisées par les dermatologues et les médecins esthétiques.
Les médicaments anti-chute recommandés par les dermatologues
Les deux principaux traitements n’ont pas été initialement formulés à cette fin. Toutefois, la constatation de leurs effets positifs sur les calvities débutantes, les a rapidement promulgués au rang des médicaments les plus recommandés pour les patients qui perdent leurs cheveux en masse :
- Minoxidil : prévu au départ pour soigner la tension artérielle, ce vasodilatateur est un excellent traitement anti-chute. Appliqué par voix cutanée, il booste la croissance des kératinocytes et accélère la pousse des cheveux (Vidal, 2013). Il semble, en effet, avoir la propriété de prolonger la phase anagène du cycle capillaire.
- Propecia : à base de finastéride, ce médicament était d’abord utilisé pour lutter contre l’hypertrophie bénigne de la prostate. Sa capacité à empêcher la miniaturisation des follicules pileux le rend très efficace sur le phénomène d’effluvium télogène.
Les nouvelles techniques médicales pour contrer la chute de cheveux
Les avancées scientifiques et technologiques ont permis aux praticiens d’avoir accès à des outils et à des techniques de pointe pour favoriser la pousse des cheveux et freiner leur chute.
Parmi ces nouvelles méthodes actuellement en vogue, il y a l’injection de PRP. Le médecin prélève le sang du patient, le met dans une centrifugeuse puis récupère le plasma riche en plaquettes pour l’injecter, à l’aide de micro-aiguilles, dans le cuir chevelu. Un minimum de 3 séances est recommandé pour remarquer des résultats satisfaisants.
Nous conseillons aussi la mésothérapie capillaire qui est l’injection, dans le cuir chevelu, d’un mélange de polyvitamines contenant des vitamines, des acides aminés, des minéraux, des oligo-éléments ainsi que des vasodilatateurs. Selon le centre Médico-Chirurgical du Cuir chevelu de Paris, pour remarquer les effets de cet acte, il faut le répéter 4 à 6 fois dans un intervalle de 2 à 3 mois.
Conseils pour gérer le stress et prévenir la chute de cheveux
Pour prévenir la perte de cheveux, il est essentiel de rechercher continuellement la sérénité et d’adopter un mode de vie équilibré qui va favoriser un fonctionnement optimal de l’organisme.
La gestion du stress au quotidien
Gérer convenablement le stress au quotidien se fait rarement de manière instinctive. Cela nécessite généralement un apprentissage et des efforts permanents. Il faut, entre autres :
- S’initier aux techniques de respiration et de relaxation.
- Avoir une bonne gestion des priorités et du temps.
- Faire des activités apaisantes et qui permettent de couper avec les préoccupations quotidiennes.
- Bénéficier d’un bon soutien social et s’entourer de personnes empathiques.
L’exercice physique et ses bienfaits sur le stress et les cheveux
L’élimination de toxines, la réduction des inflammations, l’amélioration de la circulation sanguine et la production d’endorphines et d’autres hormones favorisant le bonheur et le relâchement font incontestablement du sport un des meilleurs alliés du bien-être et de la beauté des cheveux.
Pour profiter de ces vertus, il est essentiel de faire de l’exercice de manière non-intensive, mais régulière. Idéalement, il faudrait marcher, faire de la natation ou du vélo quotidiennement durant une trentaine de minutes.
L’importance du sommeil pour maintenir la santé capillaire
La perturbation du sommeil peut avoir des effets désastreux sur l’organisme et le mental.
Elle accentue l’irritabilité et réduit les capacités à bien s’adapter. Elle dérègle la circulation sanguine et elle augmente le niveau de la DHT (dihydrotestostérone), une hormone en cause dans les chutes de cheveux.
Ainsi, les nuits qui ne sont pas réparatrices n’engendrent pas que de la fatigue, mais plusieurs autres conséquences qui s’observent sur le long terme. Il est donc capital de s’endormir à des horaires réguliers et de profiter d’au moins 7 heures d’un sommeil reposant.
Conclusion
La chute de cheveux induite par le stress constitue un phénomène complexe qui peut être expliqué par des mécanismes hormonaux, inflammatoires et vasculaires. Outre un mode de vie équilibré, une bonne gestion des angoisses et le recours aux techniques de relaxation, les médicaments, tels que le Minoxidil et le Propecia, offrent des solutions efficaces pour remédier à ce phénomène. Il y a aussi les des méthodes révolutionnaires comme la mésothérapie et l’injection de PRP qui sont désormais des traitements anti-chute de choix. Ainsi, une approche holistique est nécessaire pour favoriser la santé capillaire et le bien-être global.