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Sciatique et stress : comment prévenir et traiter la douleur ?

15 mai 2023
Rédigé par Inès Mouldi

Sciatique et stress : comprendre le lien pour mieux prévenir et traiter la douleur

Le stress est capable d’engendrer plusieurs réactions dans l’organisme. Il agit, entre autres, sur le nerf le plus long et le plus gros du corps humain. Nous parlons du nerf sciatique dont la névralgie va avoir un impact négatif sur le quotidien. Les gestes les plus essentiels peuvent devenir durs à réaliser et cela rendra la vie difficile à la personne en souffrance. Pour s’en sortir, il est capital d’agir aussi bien sur l’état émotionnel déclencheur que sur la symptomatologie physique.

La sciatique : définition et causes

La sciatique touche un nerf à la fois sensitif et moteur. Cela peut être dû à divers facteurs étiologiques et va occasionner de nombreux désagréments.

Qu’est-ce que la sciatique ?

La sciatique, également appelée névralgie sciatique, est une douleur intense qui se fait sentir le long du nerf qui prend naissance au niveau des racines nerveuses lombaires et sacrées (L4-S3) de la moelle épinière. Ces dernières sont situées dans la région inférieure de la colonne vertébrale. L’algie est principalement ressentie dans la fesse et à l’arrière de la cuisse. Elle se propage généralement jusqu'au pied et n’affecte, la plupart du temps, qu’un seul côté du corps.

Selon Moley (2022), la personne va aussi avoir des sensations de picotements ou d’engourdissement ainsi qu’une impression de faiblesse des membres inférieurs. Les mouvements simples en deviennent douloureux et l’inconfort peut même rendre les nuits difficiles et impacter la qualité du sommeil, et par conséquent, celle de la vie.

Dans des cas rares, c’est la queue-de-cheval qui est atteinte (réseau de nerfs qui se trouvent dans le bas du dos). Le sujet peut alors perdre le contrôle de sa vessie et de ses intestins. La consultation d’urgence est alors recommandée.

Qu’est-ce qui peut déclencher une sciatique ?

Parmi les causes possibles de la sciatique, nous retrouvons :

  • La hernie discale : selon l’Ameli (2023), elle est le facteur responsable de l’apparition de la sciatique dans 80 % des cas. L’altération du disque intervertébral va causer la compression du nerf et son irritation.
  • Une arthrose ou une tumeur lombaire : le rétrécissement du canal lombaire va serrer le nerf sciatique et provoquer l’apparition de la névralgie.
  • Un spondylolisthésis : ce glissement d’une vertèbre en avant peut entraîner la compression de la racine nerveuse.
  • Une spondylarthrite ankylosante : cette inflammation chronique des articulations, touche principalement le rachis et le bassin et génère des douleurs du nerf sciatique.
  • Le syndrome du Piriforme : c’est le muscle piriforme, contracté de manière involontaire et permanente, qui va presser la racine du nerf sciatique.
  • Un syndrome facettaire : les articulations, très minces, qui se situent en haut et en bas des vertèbres peuvent parfois afficher une certaine asymétrie causant la sciatique.
  • Une fracture, un tassement ou un traumatisme de la région lombaire : ils sont généralement causés par une chute ou un accident.
Sciatique et stress : comment prévenir et traiter la douleur ?

Le stress : impact sur la santé et la douleur sciatique

Le mal du siècle qu’est le stress, a de nombreux impacts sur le corps. Nous rappelons que l’ensemble des réactions déclenchées face à une situation stressante ont pour but d’aider l’organisme à faire face au danger. Pourtant, lorsque cet état devient chronique, les conséquences sur l’organisme sont fâcheuses et parfois lourdes. Des maladies de peau, des troubles gastro-intestinaux, des pathologies cardiaques, et même des cancers peuvent trouver chez la personne stressée un terrain de choix où éclore. Les lombalgies et autres sciatiques, font bien sûr partie des problèmes de santé souvent observés. Découvrons leur lien avec le stress.

Les mécanismes physiologiques du stress intervenant dans la sciatique

Le stress sera rarement le facteur déclenchant de la sciatique, mais il va à coup sûr l’aggraver. La recherche documentaire de Parreira et ses collaborateurs, réalisée en 2018, s’est basée sur les résultats de 134 études scientifiques. À la fin de l’analyse des données, les auteurs déclarent qu’« un stress physique ou psychologique augmente le risque d'un futur épisode de lombalgie ou de sciatique ». L’état psychique agit sur le plus gros nerf du corps via :

  • L’exposition prolongée des niveaux élevés de cortisol : elle va l'entraîner dans une tension musculaire excessive. Cette crispation des muscles peut provoquer ou aggraver la compression du nerf sciatique.
  • La sécrétion d’hormones favorisant les inflammations dans l’organisme : lorsque l’état de stress perpétue, nous observons une élévation de la production des cytokines pro-inflammatoires dans l’organisme. Ces dernières vont faciliter ou amplifier les symptômes d’inflammation des articulations, des muscles et des tendons.

Stress et douleur sciatique

La libération des catécholamines générée par le stress va occasionner des algies. En effet, l’adrénaline et la noradrénaline vont modifier la circulation sanguine et rétrécir la taille des petites artères. Ceci va perturber l’évacuation des déchets musculaires et provoquer des douleurs.

Mais la perception même de ces douleurs va être modifiée par l’état de stress. Nombreuses sont les recherches qui ont travaillé sur cette thématique. Nous pouvons citer celle de Vachon-Presseau (2013) qui a établi une modulation du vécu de la douleur par le stress. Plus la personne est en proie aux angoisses plus son seuil de tolérance à la douleur sera abaissé.

Tout cela plaide en faveur de la thèse selon laquelle le stress peut aussi bien être un facteur déclenchant qu’entretenant et aggravant de la sciatique.

Comment prévenir et traiter la douleur sciatique due au stress

Pour que le stress n’évolue pas au point de provoquer des douleurs sciatiques, il est important d’agir sur les angoisses et d’apprendre à les gérer. Mais si une telle opération n’a pas été réalisée en amont, il faudra alors opter pour les remèdes médicaux ou naturels pour se soigner.

Les techniques de relaxation

Les techniques de relaxation vont agir en tant que méthode de prévention, mais aussi de soulagement des douleurs sciatiques. Elles vont favoriser la détente physique et psychique et diminuer le niveau des angoisses.

  • La méditation : les recherches scientifiques ont prouvé que la méditation pleine conscience a le pouvoir de modifier la perception de la douleur. Elle évite également l’anticipation anxieuse de cette dernière. Enfin, ses effets sur le stress ne sont bien sûr plus à démontrer.
  • La respiration anti-douleur : nous savons que le cerveau de la personne stressée peut réduire l’apport des nerfs en oxygène et causer des algies. La respiration anti-douleur va diminuer l’inconfort. Pour la pratiquer, il faut soupirer longuement puis inspirer durant 3 secondes. Ensuite, il faut un blocage du souffle de 3 secondes, avant d’expirer en douceur, mais profondément, pendant 6 secondes. Enfin, il faudra détendre le visage, les épaules et les abdominaux, et ce, sans respirer 3 secondes durant.

Les postures à adopter et à éviter en cas de douleur sciatique due au stress

La douleur sciatique peut être très gênante. Si certains médecins préconisaient le repos, beaucoup tendent désormais à proscrire l’inactivité car elle occasionne une faiblesse musculaire qui risque d’aggraver la situation. Cependant, bouger doit se faire avec précaution. Certains gestes sont à adopter et d’autres à éviter au maximum.

  • La position assise devant un bureau : il est conseillé de poser les pieds à plat sur le sol, ou idéalement sur un repose-pied. Il faut également que les avant-bras ne soient pas trop éloignés du buste et que l’angle du coude fasse au moins 90 degrés. Enfin, le dos devrait être collé au dossier.
  • S’installer correctement dans la voiture : il est déconseillé de rentrer les jambes en premier. Il faut s’asseoir avant que les pieds touchent le sol de l’automobile.
  • La conduite du véhicule : il est recommandé d’éviter les trajets qui sont trop longs. Il faut également bien régler son siège de sorte à ne pas se placer trop bas et à ne pas avoir à tendre les jambes afin d’appuyer sur les pédales.
  • Pendant le ménage et les courses : il faut éviter de porter des objets ou des charges lourdes.
  • Pour une nuit paisible : il vaut mieux s’allonger sur le dos pour soulager les douleurs de la sciatique. Si cela n’est pas très confortable, il est possible de s’endormir sur le côté tout en repliant les jambes et en intercalant un oreiller entre les genoux.
  • Afin de ramasser un objet : il est préférable de s’agenouiller plutôt que de se pencher.
  • Lors de l’habillage : il vaut mieux s’habiller ou mettre ses chaussures en position assise pour éviter d’accentuer les douleurs ou d’aggraver la compression du nerf sciatique.
Sciatique et stress : comprendre le lien pour mieux prévenir et traiter la douleur

Exemples d'exercices d'étirement et de renforcement pour soulager la douleur sciatique due au stress

Les physiothérapeutes proposent généralement à leurs patients souffrant de sciatique de nombreux exercices qu’ils peuvent refaire seuls à la maison. Ces derniers étirent les muscles et les nerfs et soulagent les douleurs. Ils ont également pour objectif de renforcer la musculature. En voici quelques-uns :

  • L’extension issue de la méthode McKenzie : cet exercice peut être refait 3 fois par jour. Il s’agit de se coucher sur le ventre puis de relever le buste en s’appuyant sur les mains et en tendant les bras. Le bassin et les hanches doivent être maintenus au sol. Quant aux jambes, elles devront être légèrement écartées. Cette position sera gardée durant 30 secondes à une minute. Par la suite, il faut se remettre à plat ventre et disposer les bras le long du corps pendant 30 secondes avant de recommencer 3 fois la manœuvre.
  • L’étirement ischiojambier : cet exercice est à faire deux fois par jour. Il faut commencer par se mettre debout devant une chaise. Mettre un pied sur celle-ci, reculer les fesses puis avancer le dos vers l’avant. L’idéal serait de tenir cette position pendant une trentaine de secondes puis de se reposer durant le même laps de temps. Il faut reprendre 3 fois de suite cet étirement.

Dans la vidéo qui suit, le physiothérapeute canadien, Denis Fortier, présente de nombreux autres exercices qui peuvent diminuer les douleurs dont souffrent ceux qui ont une sciatique :

Traitements médicaux de la douleur sciatique en lien avec le stress

Si la douleur est insupportable ou si des symptômes graves, comme de l’incontinence s’associent à la sciatique, il est capital de consulter. Le spécialiste pourra alors prescrire l'un des traitements suivants :

MédicamentEffetExemple
Les antalgiquesSoulagement de la douleur sciatiqueParacétamol, Codéîne, Morphine...
Les anti-inflammatoires non-stéroïdiensRéduction de l'inflammation aiguë du nerf sciatique.Ibuprofène, Etodolac, Diclofénac...
Les myorelaxantsApaisement des douleurs dues aux contractions musculaires.Quinine à faible dose, Méthocarbamol...
La cortisoneDiminution des douleurs sciatiques résistantes aux autres traitements.Les injections de corticoïde.

Remarque : nous n’encourageons aucune forme d’automédication.

À lire également : Comment calmer les douleurs cervicales liées au stress ?

Conclusion

Le stress peut causer la sciatique en raison de la tension musculaire soutenue et de la libération de cytokines pro-inflammatoires. Mais il va surtout être un facteur aggravant des douleurs. Ces dernières touchent le nerf qui passe des fesses à l’arrière des cuisses et gênent la personne dans ses mouvements quotidiens. Pour prévenir cela, il est capital d’adopter la bonne posture et de veiller à garder une sérénité psychique grâce à la méditation et à la respiration. Il y a, par ailleurs, des exercices de physiothérapie qui peuvent réduire les algies quand elles s’installent. Mais si ces dernières deviennent insupportables, il est essentiel de consulter et de suivre le traitement prescrit par le médecin. Celui-ci peut contenir des antalgiques, des AINS et/ou des myorelaxants.

Les auteurs de cet article :
Inès Mouldi
Inès Mouldi, Psychologue Clinicienne
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