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Stress oxydatif: 5 conseils pour le prévenir

30 mai 2022
Rédigé par Inès Mouldi Inès Mouldi
Vérifié par Clara Soussi Clara Soussi

C’est pendant les années 50 que le terme stress oxydant ou oxydatif a fait son apparition dans le monde scientifique. En effet, c’est à cette époque-là, que Gerschman et ses collaborateurs (1954) ont démontré que l’oxygène, cet élément chimique qui tient les êtres humains en vie, n’était pas toujours bon pour la santé. Ils ont révélé qu’il pouvait carrément être toxique pour l’organisme dans certaines conditions.

Depuis, un nombre incalculable de chercheurs ont travaillé sur cette notion, ses causes, ses conséquences. Ils ont également mené des études sur les méthodes qui pourraient aider les personnes à lutter contre ce nouveau type de stress. En ce qui concerne ces dernières, elles peuvent être très efficaces et faciles à suivre puisqu’elles se résument essentiellement au fait d’appliquer une bonne hygiène de vie.

Le stress oxydatif : qu'est-ce que c'est et comment affecte-t-il notre santé ?

Avec l’intérêt croissant pour cette notion, les scientifiques, mais surtout les personnes lambda, ont compris que le stress n’est pas uniquement psychologique, il peut aussi se manifester au niveau cellulaire.

Processus d’apparition du stress oxydatif

Pour comprendre comment l’oxygène a pu perdre de sa sacralité et se révéler comme un potentiel générateur de perturbations pour l’organisme, il faut un petit cours de biologie. Il est important de rappeler, d’abord, que pour survivre, le corps humain a besoin d’oxygène et d’énergie. Cette dernière est générée grâce aux mitochondries. Celles-ci brûlent les nutriments et la transforment donc en énergie grâce à l’O2.

Cependant, lors de ce processus de combustion, il y a une création accidentelle de 5 % de molécules oxydantes instables et réactives : ce sont les fameux radicaux libres, également appelés espèces oxygénées activées (EOA). À la recherche de stabilité, ceux-ci vont chercher à récupérer leur électron manquant dans les cellules voisines.

Tout ce mécanisme est totalement normal et peut même être bénéfique tant que ces agents oxydants sont produits en faible quantité. En effet, ils participent, alors, à divers mécanismes biologiques vitaux comme la phagocytose, les défenses immunitaires, le bon fonctionnement des enzymes… Mais si leur production est excessive, elle va menacer l’homéostasie ou l’équilibre biochimique puisqu’elle va mettre en échec les capacités naturelles du corps vivant à les neutraliser. Cela engendrera de nombreuses conséquences néfastes sur la santé.

Conséquences du stress oxydatif sur l’organisme et les symptômes

Diverses causes exposent l’organisme à une surproduction de radicaux libres : la pollution, les pesticides, les rayons UV, les ondes électromagnétiques, les fortes inflammations aiguës ou chroniques, le tabac, l’alcool… Par la suite, une fois l’équilibre entre les agents antioxydants et les EOA rompu, le volume de stress oxydatif crée un terrain favorable à de nombreuses réactions et maladies. Celles-ci sont dues à des altérations subies au niveau de l’ADN, des cellules ou de protéines qui entraîneraient le vieillissement cellulaire.

Rien qu’en 2008, plus de 200 affections étaient répertoriées selon Defraigne et Pincemail. Les formes réactives de l’oxygène (FRO) engendrent une maturation prématurée ou anormale de la peau, un diabète, des affections oculaires (DMLA, cataracte, glaucome…). Elles favorisent aussi des maladies cardiovasculaires ou neurodégénératives (Alzheimer, sclérose latérale…). Enfin, elles peuvent être à l’origine de certains cancers.

Quand consulter ?

Vu l’impact du stress oxydatif sur l’organisme, il est important d’en repérer les premiers signes pour agir et prévenir l’apparition d’autres symptômes.

Les signes qui doivent alerter

Les manifestations les plus frappantes et alarmantes du stress oxydatif sur la personne se voient sur sa peau, ses cheveux et bien sûr sur sa santé physique.

Vieillissement et pathologies cutanés

Si une personne remarque que l’aspect de sa peau et sa tonicité sont en train de se dégrader rapidement, il se peut que ce ne soit pas uniquement l’effet du temps qui passe. En effet, le stress oxydatif peut entraîner un relâchement de l’épiderme en diminuant la production de l’élastine et du collagène.

Par ailleurs, les lipides membranaires seront attaqués par le stress et cela fragilisera la barrière protectrice. On pourra alors observer des poussées d’acné, des dermatoses atopiques, du psoriasis, de l’eczéma, et même des cancers cutanés.

Perte ou blanchiment prématuré des cheveux

Même si la perte et/ou le grisonnement des cheveux sont généralement normaux, si cela arrive trop prématurément et/ou sans facteurs génétiques prédisposant à cela, le stress oxydatif pourrait être pointé du doigt. Des études ont prouvé un lien entre ce dernier et la calvitie masculine. En effet, il serait responsable de l’inhibition des follicules pileux. D’autres recherches ont démontré que les radicaux libres et les toxines accéléraient le vieillissement des cheveux et leur blanchiment. En effet, c’est en épuisant le stock des mélanocytes que les EOA vont provoquer une canitie.

Une immunité affaiblie

L’altération des défenses immunitaires causée par le stress aura pour manifestations diverses inflammations pouvant entraîner des pathologies et/ou des algies de diverses sortes. Cela rend aussi certaines maladies encore plus virulentes vu que les virus vont envahir un terrain favorable à leur prolifération. De récentes études ont d’ailleurs démontré que les personnes qui ont eu des coronavirus, spécialement violents ou résistants, souffraient de stress oxydatif.

Les personnes à risques

Malheureusement, dans nos sociétés actuelles, on s’expose tous d’une manière phénoménale au stress oxydatif. Mais on retrouve quand même certaines personnes qui sont plus enclines que d’autres à le développer.

Les sportifs

Une activité sportive de haut niveau provoque l’apparition du stress oxydatif. C’est pourquoi beaucoup de sportifs souffrent de ce mal. Leurs importants efforts physiques perturbent la respiration et engendrent la constitution des formes réactives de l’oxygène.

Les femmes enceintes et les futurs bébés

Le stress oxydatif est un essentiel dans la grossesse. Il favorise divers processus primordiaux pour la constitution du bébé. Cependant, lorsqu’il devient trop important, il peut devenir délétère pour la femme et son futur enfant. Ainsi, des études ont attesté qu’il peut être en cause dans le diabète gestationnel, dans de nombreuses pathologies placentaires, dans le cas de trisomie 21 ou encore dans le retard de croissance intra-utérin (RCIU). D’ailleurs, de plus en plus de gynécologues prescrivent aux futures mamans des cures d’antioxydants durant la période de la gestation.

Les personnes souffrant d’obésité

Les personnes ayant un excès de poids présentent un haut risque de développer du stress oxydatif. En effet, leurs défenses antioxydantes sont affaiblies et elles produisent en parallèle une quantité excessive de radicaux libres. Par ailleurs, la surcharge pondérale peut causer des inflammations provoquant diverses complications de l’obésité (diabète, hypertension…).

Les fumeurs et les personnes exposées aux substances toxiques

Plusieurs individus présentent un risque élevé de stress oxydatif de par leur travail. De nombreuses personnes sont, en effet, en contact avec des substances chimiques dans leur milieu professionnel comme les mécaniciens et certains ouvriers. Mais pour certains, c’est eux-mêmes qui « s’auto-intoxiquent » en inhalant la fumée de leurs cigarettes. Les études ont démontré que cette pollution des airs provoque une élévation importante des marqueurs du stress oxydant et une augmentation du risque d’apparition de pathologies cardio-respiratoires.

Les personnes n’ayant pas une bonne hygiène de vie

Il est regrettable de remarquer que, comme ils le font avec le tabac, certains individus s’exposent parfois volontairement au stress oxydatif. En adoptant une hygiène de vie qui est loin d’être idéale, le sujet se place comme une personne à risque. Il va alors consommer des aliments surgelés, s’exposer au soleil sans protection solaire adaptée, vivre loin de la campagne pour se rapprocher de son travail… Tout cela, met une pression oxydante intense sur le corps.

Diagnostic du stress oxydatif

À ce jour, il n’existe pas encore de procédure scientifique bien déterminée pour évaluer le stress oxydatif. Cependant divers spécialistes en médecine, et même certains curieux de nature, jugent qu’il est intéressant de diagnostiquer ce phénomène pour justifier certains phénomènes somatiques qu’ils peinent à expliquer. Ainsi, divers labos, proposent leurs propres techniques pour le quantifier.

Les techniques diagnostiques utilisées

Afin d’expliquer ou de prévenir certaines pathologies, certains médecins vérifient l’existence du stress oxydatif. Pour cela, ils croisent diverses données dont la présence en grande quantité d’éléments antioxydants et celle de protéines, de lipoprotéines, de lipides ainsi que d’ADN endommagés. Ils investiguent également les métabolismes du fer et du glucose.

Pour les aider, les laboratoires s’attellent à mesurer les marqueurs de ce stress qui sont jugés les plus intéressants à doser. Parmi ces derniers, il y a malonaldéhyde, les isoprostanes, le 8-OHdG, les peroxydes lipidiques, les protéines carbonylées, les LDL oxydés…

Ils peuvent aussi recourir à la mesure d’autres paramètres qui renseignent sur le vieillissement de l’organisme comme celle du Superoxyde dismutase, du Glutathion peroxydase, de la protéine de transport du cuivre, du zinc, de la ferritine…

Comment se déroule le bilan du stress oxydant ?

Le profil du stress oxydatif est généralement demandé par le médecin généraliste ou spécialisé dans le cadre d’un check-up annuel complet. Ce type de bilan est habituellement préventif. Il coûte assez cher et n’est pas encore remboursé par la sécurité sociale.

Le sujet devra faire une prise de sang. Le prélèvement pourra se faire à jeun ou pas selon les laboratoires. Dans le premier cas, il faudra s’abstenir de manger et de boire durant 8 à 12 heures.

Il faut noter que les résultats sont habituellement prêts au bout d’une dizaine de jours. Une fois c’est le cas et s’ils indiquent un diagnostic positif, des mesures d'hygiène de vie et des compléments alimentaires seront prescrits par le médecin.

5 astuces pour lutter contre le stress oxydatif

Pour combattre et prévenir le stress oxydatif, il faut d’abord connaître son mécanisme et ses causes. C’est ainsi qu’on apprend à se familiariser avec cette notion et à s’armer pour éviter ses conséquences. Rayonnements UV, mauvaises habitudes alimentaires, consommation de substances addictives et sédentarité sont à proscrire obligatoirement.

Se protéger contre les rayons ultraviolets

Si les premiers rayons du soleil sont recherchés dès la fin de l’hiver et qu’ils favorisent, entre autres, la production de la vitamine D, ils peuvent également se révéler nocifs. En effet, l’exposition aux UVA, et surtout aux UVB, doit se faire avec beaucoup de précautions. Ces derniers provoquent une production massive d’espèces oxygénées activées. Tous les deux engendrent brûlures, vieillissement prématuré, mélanomes et autres carcinomes cutanés. Pour éviter d’en arriver là, il est recommandé de ne jamais sortir sans avoir étalé de l’écran solaire sur les parties dénudées. Il faut également mettre des lunettes de soleil pour protéger les yeux du stress oxydatif. Enfin, s’exposer entre midi et 16 h est très fortement déconseillé.

Adopter de bonnes habitudes alimentaires

Il est important de bien s’informer pour manger d’une manière saine et bénéfique pour la santé. En effet, selon une étude récente, réalisée début 2022 par Konstantinou et ses collaborateurs, le fait de passer à une alimentation bio, réduit considérablement les marqueurs de stress oxydatif. Ainsi, en débarrassant les aliments des produits chimiques toxiques, des pesticides et des métaux lourds, l’individu ne profite que de leurs effets positifs. Par ailleurs, il est également très important d’éviter les oxydants comme la friture, les viandes ou légumes carbonisés et la nourriture industrielle.

Prendre des suppléments riches en antioxydants

Les capacités de l’organisme à combattre les radicaux libres sont fortement influencées par les apports alimentaires. De nombreuses substances organiques ont un fort pouvoir anti-oxydant. Parmi ces dernières, il y a les vitamines A, C et E qui aident à prévenir et à combattre le vieillissement cellulaire et cutané, ainsi que les cancersDes oligo-éléments comme le zinc et le sélénium permettent aussi de neutraliser les EOA. Enfin, les polyphénols et les caroténoïdes sont des phyto-nutriments qui ont le même effet. Il serait donc intéressant de prendre des compléments qui contiennent un ou plusieurs de ces éléments.

Opter pour une activité sportive modérée

De nombreuses recherches ont démontré que l’exercice physique de haut niveau favorise la libération d’une forte quantité de molécules instables d’oxygène et la création d’un stress oxydatif chronique. Cela ne veut pas du tout dire que le sport est à abolir. Bien au contraire… Gomez et ses collaborateurs (2008) préconisent de faire régulièrement des activités qui requièrent un effort modéré. Ils conseillent le cyclotourisme, la marche ou encore la danse. Selon ces spécialistes, ces pratiques renforcent les défenses antioxydantes de l’organisme.

Diminuer l’alcool et le tabac

Les études comparatives entre le taux de stress oxydatif chez les fumeurs et les non-fumeurs démontrent une différence significative entre les deux groupes. D’ailleurs, même les enfants qui sont exposés passivement au tabac ont nettement moins d’agents anti-oxydants que leurs pairs ne subissant pas le même environnement. Il est donc capital de réduire sa consommation de cigarettes pour améliorer ses défenses immunitaires et se prémunir contre le vieillissement et les pathologies graves.

Il en est de même pour l’alcool. L’oxydation de l’éthanol produit des dérivés actifs de l’oxygène (DAO) potentiellement responsables de lésions au foie, à l’estomac et au niveau du système nerveux central.

Les meilleures sources d’antioxydants pour lutter contre les radicaux libres

Pour déterminer quels aliments présentent un haut potentiel de lutte contre les radicaux libres, de nombreuses études se sont basées sur des méthodes scientifiques. Elles ont calculé le pouvoir antioxydant, soit par le dosage des marqueurs de l’oxydation, soit par l’évaluation de la capacité à combattre les DAO.

Les résultats ont démontré que plusieurs aliments permettent à l’organisme de préserver sa jeunesse et d’éviter des maladies bien fâcheuses. Ces derniers aident à avoir une belle peau bien rebondie, favorisent le bon fonctionnement des cellules et préservent les fonctions cardiaques, neurologiques et cognitives.

Les meilleures sources de lutte contre les EOA se sont révélées être celles qui contiennent les vitamines, les minéraux, les oligo-éléments et les autres phyto-nutriments conseillés précédemment en tant que compléments alimentaires. Nous pouvons les regrouper comme suit :

  • Les fruits de mer et les poissons : maquereau, sardines, thon, saumon, huîtres, crevettes…
  • Les fruits et les légumes : framboises, kiwi, pruneaux, abricots secs, tomates, carottes, épinards, choux, brocolis…
  • Les oléagineux : noix, noisettes, amandes, graines de sésame…
  • Les herbes et les épices : cannelle, curcuma, clou de girofle, gingembre, origan, thym…
  • Le chocolat, le thé vert, le café et le vin rouge (à consommer avec modération).

Conclusion

Ainsi, le stress oxydant diffère complètement du stress chronique ou post-traumatique. Il est soutenu par un mécanisme totalement distinct, dont les conséquences sont loin d’être moins néfastes. Par ailleurs, les stratégies pour y faire face sont aussi nombreuses et naturelles que celles proposées aux personnes qui cherchent à combattre le stress psychologique rapidement.

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