Les angoisses nocturnes peuvent affecter un large éventail de personnes, allant des jeunes enfants aux sujets âgés en passant par les adultes et les adolescents. Une fois qu'un individu est confronté à ces troubles, il peut entrer dans un cercle vicieux, néfaste, qui a un impact significatif sur sa qualité de vie. En effet, la crainte croissante de l'heure du coucher alimente davantage les inquiétudes et rend difficile l'endormissement. Ces nuits difficiles entraînent une fatigue, des tensions et du stress pendant la journée. Afin de briser cette spirale infernale, nous proposons aujourd'hui des conseils pour apprendre à gérer l'anxiété nocturne.
L’anxiété nocturne n’est pas bien différente de l’anxiété diurne. Elle ne représente d’ailleurs pas une entité clinique distincte qu’on retrouverait dans les manuels de diagnostic psychiatrique. Elle se caractérise par des symptômes physiques tels que les palpitations cardiaques, l’accélération de la respiration, la transpiration… Il faut savoir qu’elle peut même prendre la forme d’une attaque de panique. Nous dirions que l’un de ses symptômes principaux est probablement la rumination et le manque de contrôle de la pensée. Le sujet se perd dans un tourbillon de réflexions négatives et de peurs. Il n’arrive plus à prendre du recul par rapport aux angoisses qui le submergent.
Il existe divers facteurs étiologiques pouvant expliquer l’émergence des angoisses :
D’après le Dr Florian Ferreri, il y a trois types d’angoisses nocturnes possibles. La différence ne dépend pas de la symptomatologie, mais du moment d’occurrence. En effet, il se peut que l’anxiété se manifeste le soir et que le sujet se retrouve alors, dans un état de tension physique et psychique empêchant l’endormissement. La deuxième variante réveille la personne brutalement au cours de la nuit. Enfin, la derrière forme provoque un réveil précoce.
Ainsi, dans les trois cas, l’individu souffre de troubles du sommeil. Celui-ci est court, hachuré et perturbé. Or, cela ne peut qu’avoir des conséquences négatives sur la qualité de vie. Courbature, asthénie, irritabilité, humeur maussade, voire symptomatologie dépressive vont petit à petit devenir des manifestations quotidiennes entravant les interactions sociales et professionnelles du patient.
Voici le témoignage de Thierry qui a vécu l'anxiété nocturne et qui en parle sur le site du comportementaliste Fréderic Carminot. : « Suite à des soucis de santé, j’ai subitement eu des crises d’angoisse nocturnes et du matin. Elles ont pris de telles proportions que je redoutais mes nuits qui étaient devenues un véritable enfer. Je savais qu’elles allaient être terribles et que les journées suivantes seraient catastrophiques à cause de la fatigue accumulée. Je ne savais plus quoi faire, j’étais complètement désespéré ! ».
Pour remédier à ces angoisses nocturnes, il est possible d’utiliser diverses techniques de relaxations :
Dans la partie qui suit, découvrez les autres techniques de relaxation qui ont prouvé leur efficacité dans les cas d’anxiété nocturne.
La respiration profonde est une technique de relaxation qui permet, via les inspirations et les expirations intenses, de réduire les angoisses. Voici les étapes à suivre pour la maîtriser :
Combinée à la médiation, cette respiration permet de retrouver le bien-être. Dans le cas clinique étudié par Vanhuffel et Bat-Pitault en 2016, la pleine conscience a démontré une diminution des angoisses, une amélioration de la qualité du sommeil, mais également une disparition totale des attaques de panique.
Il faut savoir que la pratique méditative requiert également un endroit calme et dépourvu de distraction. En effet, il est capital de faire preuve d’une grande capacité de concentration pour réussir à accepter et à prendre du recul par rapport à son quotidien et à ses émotions. La vidéo guidée qui suit peut être un excellent outil pour commencer à méditer :
Pour Éric Benoit (1997), « Écrire l’angoisse, c’est la maîtriser, la vaincre et aussi l’esthétiser. » Ce professeur de littérature, n’a pas tort ! La pratique et la théorie confirment que l’écriture est libératrice d’émotion. Il s’agit réellement d’un acte thérapeutique. Il n’est d’ailleurs pas obligatoire de rédiger un roman familial pour se sentir délivré de ses angoisses. Parfois, le simple fait de marquer tout ce qui peut nous tracasser au quotidien puis de déchirer la feuille qui a recueilli toutes ces ondes négatives agit sur l’inconscient. Faire cela avant le moment du coucher peut s’avérer efficace pour réduire l’anxiété nocturne.
Mais mettre sur un papier toutes les choses stressantes n’est pas le seul moyen de retrouver la sérénité. Il est aussi possible de tenir un journal de gratitude. Ceci consiste à rédiger des notes lorsque l’on ressent des sentiments de reconnaissance et au moment où on vit des bonheurs, aussi minuscules soient-ils. Cela va modifier le fonctionnement psychique qui ne se focalise que sur les mauvaises choses et sur les sentiments négatifs puisqu’il va se concentrer sur les plaisirs que la vie apporte.
Pour en savoir plus sur ce type de journalisation, nous conseillons cet article.
Ce type de relaxation, développé par Jackobson, va contracter et étirer tous les groupes musculaires du corps, un à un. Cela va procurer un très grand sentiment de détente à la personne anxieuse. Kai Liu et ses collaborateurs (2020) ont prouvé les effets de la RMP sur les angoisses et sur la qualité du sommeil.
Pour apprendre à la pratiquer, voici un guide pratique qui décrit ses bienfaits et les étapes à suivre.
Une bonne hygiène de vie est la clé pour maintenir son corps et son esprit en excellente santé. Alors pour venir à bout de l’anxiété nocturne, il est recommandé de :
Selon Dr Ferreri : « Lorsque les crises d’angoisse nocturnes se répètent, que la fatigue s’accumule suite aux nuits de sommeil incomplètes et non-réparatrices, c’est le moment de consulter un professionnel de santé. En fonction des symptômes, celui-ci saura prescrire le traitement adéquat ».
En effet, si les angoisses ne sont que très ponctuelles et liées à un évènement donné, le sujet arrive généralement à s’en sortir seul en adoptant des techniques de relaxation. Mais si cela se chronicise, l’impact sur la vie du patient va être très néfaste et entraîner d’autres pathologies physiques et psychiques. À ce moment-là, un somnifère, un anxiolytique ou un anti-dépresseur peuvent être envisagés. Mais il est aussi fort probable que le spécialiste conseille plutôt un traitement psychothérapeutique. Thérapie cognitivo-comportementale ou des schémas, hypnose, EMDR et diverses autres approches peuvent être adaptées selon le cas du patient.
Voici les annuaires des psychiatres et des psychologues en France, si besoin.
Si les angoisses nocturnes ne sont pas conjoncturelles et qu’elles deviennent très fréquentes, elles affectent lourdement le moral, mais également la santé physique de la personne. Elles rythment carrément sa vie et sèment la fatigue et l’irritabilité. À bout de souffle, le sujet n’arrive plus à mener convenablement ses tâches quotidiennes. Pour éviter cela, il peut avoir recours à la relaxation progressive, à la respiration profonde, à l’écriture et à la méditation. Mais si cela s’avère insuffisant, il est alors primordial de consulter au plus vite un psychologue ou un psychiatre.