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Syndrome de Fasciculation Bénigne : Comprendre l'impact de l'anxiété sur les twitches musculaires

26 juillet 2023
Rédigé par Inès Mouldi

Un tressautement au niveau de l’œil ou dans une autre zone du corps peut être réellement désagréable, surtout si ça dure dans le temps. Il ne devrait pourtant pas inquiéter le sujet qui le subit. Il est, en effet, important de noter que ces twitches musculaires sont généralement sans gravité et qu’ils s’inscrivent le plus souvent dans le cadre d’un syndrome de fasciculation bénigne (SFB). Néanmoins, la personne qui en souffre devrait porter une plus grande attention à son bien-être mental. Il faut savoir que ces manifestations peuvent être causées par l’anxiété et que les deux entités physiques et psychiques s’alimentent alors mutuellement plaçant l’individu dans un état de mal-être grandissant.

Qu'est-ce que le syndrome de fasciculation bénigne ?

Les twitches musculaires qui caractérisent le SFB sont mineurs et touchent un seul faisceau d’un muscle. Les tressautements sont généralement légers, spontanés, assez rapides et intermittents. Ils n’ont pas d’incidences sur la motricité, et même s’ils peuvent toucher n’importe quelle partie du corps, ils sont communément observés au niveau de l’œil et des organes inférieurs ou supérieurs. Ces mouvements involontaires, provoquant une gêne, peuvent durer de quelques secondes à quelques heures.

Parmi les caractéristiques et les symptômes de ce trouble, il y a :

  • Les fasciculations musculaires,
  • Des paresthésies,
  • Parfois une hyperéflexie, une rigidité musculaire et/ou de l’asthénie,
  • Des crampes et des spasmes (dans ce cas, on parle de syndrome fasciculationcrampe).
  • De l’anxiété.

Selon la Clinique de Cleveland (2023), la différence entre une personne lambda et celle qui souffre du syndrome de fasciculation bénigne, c’est que la première n’a affaire à cette symptomatologie que très occasionnellement. Quant à la seconde, elle a ces contractions très fréquemment, et ce, pendant plusieurs mois d’affilée.

Lien entre l'anxiété et les fasciculations musculaires

L’anxiété figure parmi les symptômes du syndrome de fasciculation bénigne, car les contractions musculaires persistantes inquiètent le sujet qui les subit. En effet, très souvent, ce dernier s’imagine qu’il souffre d’un trouble neurologique grave. Mais les angoisses peuvent également être la principale cause d’apparition des tressautements des muscles.

Selon Dr Karmen Smith (2022), l’anxiété provoque les twitches via les mécanismes suivants :

  • En proie au stress, l’organisme libère une forte dose d’adrénaline et développe une suractivation du système nerveux parasympathique. Tout cela peut entraîner une excitabilité anormale et involontaire des muscles.
  • Diverses recherches ont prouvé que l’hypomagnésémie est un facteur favorisant l’émergence des twitches musculaires.
  • Le manque de sommeil et la surconsommation de caféine sont des conséquences du stress. Associées à une mauvaise alimentation, entraînant un déficit nutritionnel en magnésium généralement observé chez les sujets anxieux, elles peuvent avoir une incidence sur le tonus musculaire et provoquer des contractions involontaires.

Au vu de ces informations, et même s’il est clair que le SFB est anodin et qu’il n’est pas évolutif, il est capital d’adopter des techniques de gestion du stress. Ces approches permettent de le limiter, voire d’en venir à bout. Cela améliorera à coup sûr le bien-être physique et mental du sujet à court et à long terme.

Lien entre l'anxiété et les fasciculations musculaires

Facteurs de risque et prévalence du syndrome de fasciculation bénigne

Les médecins font encore preuve de précaution lorsqu’ils évoquent les facteurs étiologiques du syndrome de fasciculation bénigne. Ce trouble n’étant ni grave, ni progressif, les recherches le concernant ne prennent pas l’ampleur que les patients qui en souffrent le voudraient. Cela n’empêche que nous trouvons dans la littérature scientifique, un bon nombre d’études et de statistiques qui ouvrent des voies intéressantes aux prochains travaux.

Causes possibles du syndrome de fasciculation bénigne :

Voici les découvertes les plus intéressantes que nous retrouvons en matière de facteurs de risques :

  • Blackman et ses collègues (2019) ont établi une corrélation entre le SFB et l’anxiété liée à la santé, communément appelée l’hypocondrie.
  • Fermont et ses collaborateurs (2010) affirment que le stress, la fatigue et l’exercice physique intensif sont une des causes des fasciculations musculaires bénignes.

Notez, par ailleurs que, dans des cas plus rares, ce syndrome peut être associé à un trouble neurologique comme la radiculopathie, l'hyperexcitabilité ou les lésions des nerfs périphériques. Il peut également être le signe précurseur d’un trouble neuro-dégénératif ou de la maladie du motoneurone (Blackman et al, 2016).

Prévalence du syndrome

Kurland et Reed (1963) affirment, suite à leur recherche, que 70 % des adultes sains ont fait au moins une fois dans leur vie l’expérience de fasciculations musculaires. Les études actuelles estiment à 77 % ce taux.

Pour ce qui est du syndrome, en voici la prévalence :

Population généralePopulation anxieuse
Prévalence du SFB3 %de 29 à 39 %

Diagnostic et évaluation du syndrome de fasciculation bénigne

Le dépistage du SFB ne peut être posé qu’après avoir éliminé toute pathologie pouvant expliquer les fasciculations. C’est pourquoi, il est essentiel de s’adresser à un neurologue si les symptômes persistent. Comme nous l’avons expliqué plus haut, dans des cas rares, la présence des tressautements peut être le signe d’une maladie neurologie dégénérative.

Ce professionnel de la santé s’attachera d’abord à confirmer l’absence de certaines affections. Et pour faire convenablement son diagnostic d’exclusion, il va s’appuyer sur :

  • Un examen clinique : il aura pour visée de vérifier l’absence de faiblesse musculaire.
  • Un électromyogramme : l’EMG va permettre d’éliminer toute atteinte au niveau du système nerveux périphérique.
  • Un test sanguin : il sera réalisé afin de s’assurer que le sujet ne souffre pas de carences pouvant entraîner la symptomatologie.

Si les twitches ne disparaissent pas rapidement, s’ils arrivent de manière fréquente et s’ils s’accompagnent de douleurs, de faiblesse ou d’atrophie musculaire, il est urgent d’en parler à son médecin traitant ou de prendre rendez-vous chez un neurologue.

Gestion et traitement des fasciculations musculaires liées à l'anxiété

Une fois le diagnostic du SFB posé et le patient reconnaissant la part de l’anxiété en tant que cause et effet des twitches musculaires, il faut mettre en place un système de gestion du stress qui lui permettra de retrouver un certain épanouissement au quotidien. Ce dernier visera aussi bien la réduction des angoisses que l’élimination des symptômes physiques. Il sera constitué de techniques de relaxation, mais aussi parfois de traitements médicamenteux.

Techniques de relaxation pour soulager les twitches musculaires

Pour réduire et soulager les fasciculations, il est possible d’adopter certaines approches qui permettent de décontracter les muscles et d’apaiser la psyché. Parmi ces méthodes, il y a

  • La relaxation musculaire progressive : cette technique consiste à détendre graduellement tous les muscles du corps. En contractant et en relâchant consciemment chaque groupe musculaire, les tensions sont libérées et la sérénité prend le dessus. Cette approche peut être pratiquée de manière autonome à tout moment de la journée.
  • Le Yin Yoga : associé à des exercices de respiration diaphragmatique, cette pratique, douce en apparence, permet de réduire considérablement le stress et d’accéder à une décontraction profonde de tous les muscles. Cet accès à la paix intérieure passe par des postures passives avec des temps d’immobilité assez longs. Pour en savoir plus, il est intéressant de consulter cet article qui vous détaille cette méthode et ses positions.
  • Les massages et les étirements : la stimulation des muscles qui sont contractés via ces techniques peut être un moyen d’abréger les contractions et de retrouver l’homéostasie.

Approches médicales pour traiter les fasciculations musculaires

Face à cette pathologie bénigne, l’administration des médications n’est pas systématique. Cependant quand la gêne est telle qu’elle affecte le quotidien du sujet, le médecin peut envisager certains traitements. Ceux qui sont le plus souvent administrés sont :

  • Les bêtabloquants : ils ont une action sur le système nerveux périphérique. Ceci réduit les contractions et génère la relaxation musculaire.
  • Les anti anticonvulsivants : myorelaxants, ils agissent sur l’excitabilité des muscles et des nerfs et favorisent la détente.
  • Les antidépresseurs associés à une thérapie de soutien : selon Blexrud et ses collaborateurs (1993), cette approche a permis de venir à bout de 50 % de la symptomatologie des participants à leur étude.

L’effet des deux premiers traitements est généralement temporaire et réversible. Il est donc fortement recommandé d’associer les traitements médicamenteux à la psychothérapie lorsque le syndrome de fasciculation bénigne est lié à l’anxiété. Nous vous conseillons plus particulièrement la thérapie cognitivo-comportementale.

Conseils pour réduire l'anxiété et prévenir les twitches musculaires

Afin de retrouver le bien-être, nous recommandons :

  • D’éviter la caféine et tous les produits psychostimulants,
  • De consommer du sel d’Epsom et d’en mettre ans votre bain pour profiter de son abondance en magnésium,
  • D’envisager la balnéothérapie,
  • De dormir au moins 8 heures par nuit et d’adopter une bonne hygiène de vie,
  • De méditer.

Pour en savoir plus sur les techniques de gestion de l’anxiété, il est possible de consulter les autres articles qui traitent en profondeur cette thématique. Nous vous recommandons, entre autres, celui sur la méditation et celui sur la sophrologie.

Conclusion

Une relation d’interaction relie le SFB et l’anxiété. Si elles sont persistantes ou qu’elles s’accompagnent des douleurs ou d’une atrophie du muscle, ces contractions intermittentes d’un faisceau musculaire nécessiteront une consultation chez le neurologue. Le praticien éliminera alors des causes neurologiques en demandant, entre autres, un EMG. Mais généralement, ce trouble est bénin et il ne nécessitera un traitement médicamenteux que si le patient exprime une altération de sa qualité de vie. Si c’est le cas, l’utilisation d’un anti-convulsant, d’un bêtabloquant ou de techniques de gestion du stress peuvent être envisagés.

Syndrome de fasciculation bénigne en résumé
Les auteurs de cet article :
Inès Mouldi
Inès Mouldi, Psychologue Clinicienne
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